
Le blog de Wei Jeune : http://archichasse.wordpress.com/
Le blog de Wei Jeune : http://archichasse.wordpress.com/
A Taiwan, les médias ont relativement peu parlé des élections présidentielles. Je relève néanmoins quelques éléments intéressants dont un relatif au fait que l’un des deux candidats au second tour des élections soit une femme (je précise qu’il s’agit de Ségolène Royal, au cas où un des lecteurs de ce blog tomberait par hasard sur cet article après avoir vécu pendant quinze ans élevé par une famille ourse dans une forêt canadienne). La féminisation de la politique internationale semble susciter des interrogations et surtout des espoirs parmi quelques membres de l’électorat taiwanais mais aussi parmi les politicien(ne)s taiwanais(e)s.
Le China Post Online (la version Internet d’un des principaux quotidiens en anglais du pays) titre son édito du jour « Taiwan needs a woman president: Annette Lu » ; de même, quelques mois plus tôt, cet article de Kailing Wang sur le site d’eRenlai, A Woman for President!, nous explique quels seraient les avantages pour Taiwan d’avoir une femme président.
Plus anecdotique, mes sondages personnels des intentions de vote des Français habitant à Taiwan ont donné François Bayrou et Ségolène Royal favoris (je rappelle que l’on ne peut pas voter directement de Taiwan car il n’y a pas d’ambassade, les plus désargentés ou les plus occupés peuvent faire une procuration de vote, les plus fortunés peuvent se rendre en Corée du sud…). En vérité, je n’ai interrogé que huit français, peut-être pas les plus représentatifs, mais les résultats étaient ainsi : 4 pour Royal, 3 pour Bayrou et 1 ne sait pas… Cela a surpris une amie taiwanaise qui aurait cru les Français expatriés à Taiwan davantage à Droite…
Bonjour à tous,
je ne suis pas un adepte des mails politiques, mais je me permets de vous embêter trente secondes pour vous informer d'une situation préoccupante.
LoSheng est un sanatorium à proximité de Taipei, où depuis plus de cinquante ans vivent les malades de la lèpre de Taiwan. Pour la plupart des résidents, ils ont habité presque toute leur vie sur ce petit bout de colline qu'ils ont su rendre plus "humain", et ce malgré leur isolation de la société et le mépris indifférent des pouvoirs publics.
Pour des raisons d'aménagement urbain (construction d'une nouvelle ligne de métro), les autorités taiwanaises ont décidé de raser ce sanatorium. Le projet urbain initialement adopté, qui conservait 90% du site, a soudainement été remplacé, et les habitants de LoSheng ont été prévenus il y a seulement deux semaines, sans consultation préalable, que les travaux de démolition commenceraient le 16 avril. Il y a certes un projet de relogement pour ces lépreux, mais cette "solution" est absolument inacceptable pour des personnes handicapées, âgées pour la plupart (la lèpre étant, heureusement, une maladie qui ne se propage plus à Taiwan), et qui n'ont aucun repère dans le monde à part ce petit bout de colline qui constitue l'unique horizon de leur existence.
Les changements brutaux dans les plans d'urbanisme, ainsi que l'absence totale de discussions ou de débats témoigne du manque totale de considération de la part du gouvernement taïwanais envers ces personnes malades et handicapées. Cette situation est inacceptable et seule une mobilisation de tous peut encore faire obstacle au fatal enchaînement des évènements.
Vous allez me dire : c'est bien beau tout ça mais qu'est-ce qu'on peut faire ?
1/ Tout d'abord, si vous le souhaitez, vous pouvez vous informer et vérifier par vous-même que je ne vous roule pas dans la farine. Il existe de nombreux sites internet qui expliquent la situation du sanatorium de LoSheng, en voici deux :
en anglais http://www.pcschool.idv.tw
et en français http://lepatrimoinelosheng
2/ Ensuite, si vous souhaitez agir, vous pouvez vous rendre sur ce site : http://www.pcschool.idv.tw
Il s'agit d'une forme de pétition photographique internationale : vous imprimez l'une des deux affiches de défense de Losheng (je les ai rajoutées en pièce jointe), et vous vous prenez en photo avec. Ensuite, vous envoyez la photo à l'adresse suivante : anarchistem@gmail.com
Quand j’étais petite, mon père me racontait beaucoup d’histoires sur son enfance et sa jeunesse en Asie du Sud-Est et plus particulièrement au Cambodge. Mon père en effet est un « huaqiao 華僑 », c’est-à-dire un chinois né au Cambodge. Tous ses souvenirs d’enfance, souvent un peu déformés par le filtre du temps, ont contribué par leur exotisme à créer un Cambodge imaginaire que j’ai redécouvert quand je m’y suis rendue pour la première fois il y a cinq ans…
Je ne vais pas faire le récit ici de mon voyage, cela sera (peut-être) l’objet d’un autre billet sur le blog ; en fait, l’article d’aujourd’hui se place dans la continuité de l’article précédent sur ces propos entendus dans mon enfance qui ressurgissent au hasard d’une conversation ou, comme c’est le cas ici, d’une lecture.
« Le Tonlé Sap (ce qui signifie en khmer « grande rivière d'eau douce », mais qu'on traduit plus fréquemment par « grand lac ») est un système hydrologique combinant lac et rivière, d'une importance capitale pour le Cambodge. Le lac est le plus grand lac d'eau douce d'Asie du Sud-Est et un site de première importance du point de vue écologique, reconnu en tant que biosphère UNESCO en 1997. Il se situe non loin du site historique d'Angkor Vat. La rivière relie le lac au Mékong, fleuve qu'elle rejoint à Phnom Penh, la capitale du pays. » (Présentation empruntée à Wikipédia)
Suggestions du Jour
Downstream Countries par Moeun Nhean.
Conservation awareness par Prabha Gautam (Sur le développement durable au Népal)
Enfant, j’aimais me glisser auprès des adultes et écouter leurs conversations. Cela me fascinait, la manière dont certains s’emportaient ou s’exprimaient sur des sujets dont je ne comprenais pas vraiment l’ampleur mais qui me paraissaient tout de même importants car discutés par des adultes. Je me souviens aussi que je prenais tout pour comptant : lorsque l’on est enfant, la vérité sort de la bouche des grands…
Plus tard, j’ai fait moi-même l’expérience de ces conversations à bâtons rompus, où l’on parle de tout et de rien, où l’on développe aussi l’art de parler pour ne rien dire et de parler de ce que l’on ne sait pas (notamment des livres que l’on n’a pas lus1).
Je veux parler ici d’une phrase que j’ai entendue dans la bouche de mon père et qui m’a considérablement marquée car elle me revient parfois à l’esprit. Récemment, nous discutions entre amis des effets du développement économique en Chine et dans le monde : notre point de départ étaient les flashs animations de Sabrina sur l’air, l’eau et les forêts en Chine ainsi qu’un article publié sur Spiegel Online (China's Poison for the Planet 2 Février 2007). Soudain, je me suis souvenue d’avoir entendu un jour mon père dire : « En fait, Mao était un écolo, il a retardé de trente ans le développement économique de
Outre le cynisme et le mauvais goût de la plaisanterie, le point de vue reflète aussi l’opinion assez partagée que le développement économique s’accompagne forcément du saccage de la nature (cela ne va sûrement pas rehausser l’éclat de ces propos, mais je me dois d’ajouter que mon père est toujours sobre, c’est d’ailleurs le seul pilier de bar que je connaisse à ne commander que du coca ou du sarsi –le coca chinois-). Depuis l’époque de cette phrase, les mentalités ont changé, les gouvernements aussi. Tout du moins dans les pays qui se sont développés plus tôt. Néanmoins, l’idée d’un développement durable essentiel et non pas seulement accessoire doit continuer à faire son chemin, aussi bien au niveau individuel qu’au niveau national et mondial.
Suggestions du Jour
Climate Change: a Call for World Governance et China's Environmental Challenge
par Benoit Vermander.
1A ce propos, un psychanalyste, Pierre Bayard, a sorti un livre Comment parler des livres que l’on n’a pas lus, mais je ne peux pas en dire plus…car je ne l’ai pas lu !
Dès que j’ai vu les photos de Yves Nalet sur
vite compris…après avoir mis 3 heures à récupérer nos vélos ! »
China, 1979-1981, photos par Yves Nalet
J’adore ma cousine taiwanaise, nous avons le même âge, à quelques mois près, et nous nous entendons bien mais je dois avouer qu’à l’exception de la parenté sanguine, nous n’avons pas grand-chose en commun. En fait, nous nous voyons surtout pour manger et regarder la télévision ensemble. Les premiers mois de mon arrivée à Taiwan, je lui ai bien proposé à plusieurs reprises d’aller voir une expo, de se balader ou d’aller prendre un verre avec des amis ; mais elle a toujours très poliment décliné mes invitations, me répondant que ça ne l’intéresse pas. Même prendre un pot lui semble être le summum de l’ennui… Désespérée, je lui ai demandé ce qu’elle aime faire dans la vie, la réponse a été cinglante : regarder la télévision et voyager. Ne baissant pas les bras, je lui propose alors d’aller au cinéma mais selon elle, cela ne vaut pas la peine, les mêmes films passent à la télé ! Quant aux voyages, elle va régulièrement au Japon, mais je crois que c’est à peu près tout…
Sans parler des sujets politiques, historiques ou même de l’actualité, ma cousine semble afficher un désintérêt profond pour tout ce qui dépasse la sphère du travail et de la famille. De quoi parle-t-elle avec ses amis ? Je l’ignore, en tout cas, quand nous sommes ensemble c’est toujours moi qui pose les questions et j’ai arrêté très vite car je ne suis pas là pour extorquer des aveux.
Je ne veux pas faire mauvaise presse aux jeunes Taiwanais, ma cousine n’est certainement pas représentative de toute la jeunesse de Taiwan. Elle me rappelle néanmoins d’autres taiwanais(es) que j’ai rencontré(es) et qui m’ont paru d’une timidité maladive ainsi que, dans l’ensemble, peu enclins à évoquer des sujets brûlants ou polémiques. Où est passée la « We generation » (génération « Nous ») décrite par le magazine Newsweek l’an dernier ? La « We generation » se compose d’une partie de la jeunesse asiatique active dans la sphère publique : s’investissant dans des actions humanitaires et dans des projets de développement durable par exemple; elle s’oppose ainsi à la « Me generation », caractérisant souvent une partie de la nouvelle jeunesse chinoise sacrifiant tout à la réussite personnelle et à l’argent… Un revirement semble ainsi s’opérer au sein de la jeunesse étudiante notamment !
Suggestions du Jour
Internet and Asia’s “We” generation by Li-chun Lee (June), editor.
Asian Children are bored… by Kailing Wang, editor.
Encounter at Shanghai International University by Benoit Vermander, chief editor.
Et oui pépère, tous les ans c’est à peu près la même rengaine. Il y a quelques années, on attribuait le bouleversement climatique à « El Nino » (sisi, je l’ai entendu plusieurs fois !) et maintenant, à force d’entendre les mêmes remarques météorologiques, devenues des truismes, on ne se soucie même plus de savoir pourquoi il neige en été !
D’ailleurs, Flaubert a aussi épinglé dans son Dictionnaire des idées reçues l’invariabilité de ces propos sur le temps qu’il fait :
« AIR : Toujours se méfier des courants d'air. Invariablement le fond de l'air est en contradiction avec la température ; si elle est chaude, il est froid, et l'inverse. »
De même, je pensais que se plaindre du climat (il fait trop chaud, il fait trop froid, trop gris… trop tout !) était une activité proprement parisienne mais Taipei dont l’hiver est rythmé par la venue des courants froids ou « coldstream » en anglais (寒流han liu en chinois) et l’été par celles des typhons (颱風 taifeng), est également propice au jeu des devinettes météorologiques : « pleuvra ? Pleuvra pas ? Viendra ? Viendra pas ? (en parlant des « coldstream » ainsi que des typhons).
Ce souci universel de connaître le temps qu’il fera est peut-être en fait l’indice le plus saillant de notre rapport à la nature ; habitants des villes et du monde développé en général, nous ne n’observons certes plus tellement les étoiles pour nous diriger dans la nuit ou savoir si le jour suivant sera ensoleillé ou non. En revanche, nous avons encore besoin de prévoir s’il nous faut prendre un parapluie en sortant au cas où…(En fait à Taipei, la question se pose plutôt dans l’autre sens : « est-ce que je peux me passer de parapluie-ombrelle aujourd’hui ? » car s’il ne pleut pas, il fait un soleil de plomb à faire pousser les cheveux à un chauve).
Benoit Vermander.
Climate Change: a Call for World Governance
http://www.erenlai.com/index.php?aid=637&lan=3
Cela fait presque deux ans que je vis à Taipei. J’aimerais tout d’abord présenter cette ville de façon sommaire, surtout pour mes chers amis qui confondent encore Taiwan et
Pour aller vite sur les données techniques, je conseille de se référer à l’article « Taiwan » de Wikipédia. Je veux surtout ici vous donner mes impressions personnelles, vues de l’intérieur de la jungle urbaine !
En fait de jungle, Taipei m’a d’abord fait l’effet d’une cuvette verte asphyxiée par le soleil et la fumée des scooters, je ne m’étends pas sur le nombre de deux roues présents dans la ville ; je crois qu’il y a environ deux scooters pour trois habitants (hommes, femmes, enfants, vieillards confondus …). D’ailleurs, ma famille taiwanaise composée de quatre membres totalise déjà à elle seule trois engins ! Taipei est donc une ville où, malgré la densité de la circulation, il faut se déplacer vite, on peut prendre son temps mais en cadence ! Je crois que sur ce point ma famille détient le record : elle consacre une moyenne de 15-20 minutes pour chacun des repas. Ah le rythme de Taipei ! En même temps on s’y fait, et on est aussi parfois bien obligé de ralentir, surtout quand on remonte Roosevelt Road sous un soleil de plomb…
L’autre particularité de Taipei est son aspect un peu provincial : on connaît ses voisins ! Les commerçants du quartier vous saluent (et quelle surprise, ils vous offrent même des bonus comme une botte de coriandre, un peu moisie certes, mais c’est déjà ça…) ; de même, les gens tapent facilement la discute : on fait ainsi facilement des rencontres de toutes sortes, brèves, durables, mémorables…
Suggestions du Jour
Flash animations par Claire Shen, editor.
Rythmic Taipei
http://www.erenlai.com/index.php?aid=303&lan=3
Lorsqu’ils sont petits, tous les animaux sont mignons. Le petit tigre comme le petit lapin, le petit cochon comme le petit dragon (si quelqu’un a déjà vu un petit dragon)… Plus grands, il faut avouer que certains animaux nous apparaissent plus spontanément attirants que d’autres. Le tigre gagne en majesté, le cheval en élégance, le lapin en vivacité… Le cochon gagne surtout en poids. Quand j’étais enfant en France, dans ma culture comme dans celle de nombreux pays, le cochon était toujours associé à des comparaisons peu flatteuses : « ne mange pas comme un cochon »... « avoir un caractère de cochon »… « sale comme un cochon »… « être gras comme un cochon »…. Le cochon était associé à des plaisanteries d’un goût douteux. On parlait de cochons si gras, dont la peau était tellement bien tendue que lorsqu’ils fermaient les yeux ils émettaient automatiquement un pet...
Bonjour, je m’appelle Cerise et j’habite actuellement à Taipei. Au mois de février 2007, j’ai commencé un nouveau job en tant qu’animatrice de réseau du site internet eRenlai.
Ce site a été mis en ligne à la fin de l’année 2006, il a pour vocation d'offrir une plateforme d'échanges et de communications notamment aux personnes se trouvant dans diverses parties de Taiwan, de
Le but de ce blog est principalement de faire découvrir et de partager le contenu de eRenlai car son référencement sur le web n’est pas automatique (le site a été conçu avec « Adobe flash »). J’espère ainsi vous donner envie de visiter le site et peut-être même d’y contribuer !
eRenlai est disponible en chinois traditionnel et en chinois simplifié ainsi qu’en anglais !
Blog d'une banane