lundi 10 décembre 2007

les contes du chasseur...


Ou "le chasseur de contes" ou les "historiettes du chasseur"...


Difficile de traduire le nom du blog de Wei Jeune 獵人絮語 qui nous gratifie de petites histoires charmantes cueillies au gré de ses déambulations à Paris...


Pour info, Wei jeune est taiwanais, il fait ses études à Paris et il écrit à la fois en chinois et en français... je salue au passage son poème Ne se passe pas, qui ne se passe pas de commentaire...

Le blog de Wei Jeune : http://archichasse.wordpress.com/

mardi 27 novembre 2007

Chine brune ou Chine verte?


C'est le titre du nouvel ouvrage de Benoit Vermander paru aux presses de Sciences Po... C'est aussi l'enjeu du développement futur de la Chine qui se pose ainsi en terme de dilemmes pour l'Etat-Parti: comment gérer une crise environnementale indéniable et étroitement liée au phénomène de corruption tout en maintenant le même taux de croissance et de développement?

Le maintien d'un Etat fort et omniprésent (dans ce cas-là, au détriment des libertés civiles) suffit-il à assurer le progrès social et l'objectif de construction d'une "société harmonieuse" ?

Ces deux question apparaissent aussi indissociables du statut de la Chine sur le plan international et de ses relations avec les autre puissances en place.


En fait, il est intéressant de noter que l'auteur se situe aussi dans une perspective européenne pour répondre notamment à cette dernière question (voir la conclusion sur le multilatéralisme Europe-Chine). L'exemple de la manière dont le pays s'est soumis aux conditions assez drastiques imposées lors de son entrée dans l'OMC montre aussi que la Chine peut emprunter la voie d'un développement plus durable et que les nations ainsi que les organisations internationales ont leur rôle à jouer dans l'infléchissement des futures politiques chinoises.


On pourra remarquer au passage que les thèmes abordés par le président français lors de sa visite à Pékin couvrent une partie de ces thématiques notamment celle des responsabilités sur le plan international de la Chine en tant que puissance politique en devenir.


Entretien Live de Benoit Vermander sur le site de l'Express.com
Chronique de C. Makarian

lundi 5 novembre 2007

Surmonter les obstacles

Obstacle : 障礙(碍)zhang4ai4

Le focus du mois de novembre sur eRenlai est consacré non pas seulement au fait d'être handicappé mais surtout au fait de savoir comment surmonter ses handicaps et les obstacles que nous pouvons rencontrer en général. Sans être nécessairement invalide ou sévèrement handicappé, nous pouvons tous être confrontés à nos limites, qu'elles soient physiques, mentales voire sociales (nous n'avons pas tous la chance -la malchance?!- d'être nés avec une petite cuiller en argent dans la bouche).
Je vous recommande ces quelques articles :
Overcoming Handicaps de Li-Chun (et sa version originale en chinois 克服障礙)


Ou encore le témoignage de Huang Yu-ching (Taipei) qui enseigne l'anglais aux enfants non-voyants:


Ci-dessous, vous trouverez également un communiqué sur l'action menée au Parlement européen pour faire mieux connaitre les problèmes "dys" (dyslexie, dyspraxie etc) dans les Etats membres de l'Union européenne.

Strasbourg, 24 octobre 2007
Intergroupe Famille

Bilan des actions menées au Parlement européen contre les "dys-criminations" dont souffrent les enfants "dys"

(Dyslexiques, dyspraxiques, dysphasiques, dyscalculiques,
troubles de l'attention avec sans hyperactivité)

Mme Marie Panayotopoulos, Présidente de l'Intergroupe "Famille" du Parlement européen, a dressé le bilan mercredi à Strasbourg des actions menées au Parlement européen contre les "dys-criminations" dont souffrent plus de 10 pc d'enfants dans les pays de l'Union européenne affectés à des degrés divers par des troubles "dys" atteignant très tôt leurs capacités de communication orales ou écrites et pouvant les conduire à l'exclusion scolaire puis sociale s'ils ne sont pas détectés puis traités correctement.

La façon dont ces troubles sont repérés, diagnostiqués et traités (soit par des rééducations médicales, soit par des aménagements du cadre de la scolarité, comme par exemple l'autorisation d'utiliser des PC pour les épreuves écrites des examens) varie fortement d'un Etat membre à l'autre.

Mme Panayotopoulos, Mme Záborská, Présidente de la commission des droits de la femme du Parlement européen, M. Richard Howitt (PSE), Président de l'Intergroupe "Handicapés", Mme Roberta Angelilli (UEN), rapporteur du Parlement européen sur la communication de la Commission sur les droits de l'enfant et Mme Kathy Sinnott (IND), Vice-Présidente de l'Intergroupe famille, ont déposé une déclaration écrite demandant un meilleur repérage de ces troubles dans tous les pays de l'Union européenne et l'application des meilleures pratiques pour y remédier.

Cette déclaration écrite, qui a suscité un énorme intérêt auprès des organisations de parents d'enfants "dys" dans tous les pays de l'Union européenne et qui sera clôturée le 25 octobre, a recueilli plus de 420 signatures de députés européens, dépassant ainsi largement le nombre minimum de signatures nécessaire pour que le texte soit transmis aux autorités européennes et aux Parlements nationaux des 27.

Des représentants des Directions générales Emploi et Education de la Commission européenne, le Professeur Joachim Dattke, membre de la Fondation allemande "Theodor-Hellbrügge" spécialisée dans le repérage très précoce et le traitement de différents handicaps, et des membres d'associations de parents d'enfants "dys", notamment la Fédération française des troubles du langage (FLA) et l'"Asociación dislexia y familia" des îles baléares, et d'associations de jeunes adultes dys" ont participé à la réunion de l'intergroupe spécialement consacrée au bilan de cette campagne.

Le commissaire européen Kyprianou, en déplacement, avait également fait parvenir à Mme Panayotopoulos une lettre de soutien à la campagne engagée au Parlement européen en faveur des enfants "dys". Il y constatait notamment l'insuffisance des indicateurs sur les troubles "dys" dans de nombreux Etats membres et précisait que le prochain programme européen "Santé" 2008-2013 pourrait précisément renforcer les études dans ce domaine.

Sinon, plusieurs programmes européens dans les domaines de l'éducation, notamment tout au long de la vie, de la culture ou des affaires sociales pourront contribuer à diffuser dans tous les Etats membres les meilleures pratiques ayant cours parmi eux. Des actions spécifiques concernant la dyslexie ont déjà eu lieu dans le cadre des programme européens Recherche et Comenius.

Alors que de jeunes dyslexiques ont témoigné mercredi du fait que de "véritables maltraitances" envers les enfants et jeunes "dys" ont toujours cours dans certaines écoles, les participants ont souligné la nécessité d'un repérage très précoce (dès quelques mois) : des rééducations dès ce stade peuvent contribuer très efficacement à réduire la gravité des troubles ultérieurement.

D'autres participants ont fait état de l'intérêt de certaines grandes entreprises européennes pour mieux prendre conscience de ces troubles, -dont certains de leurs employés peuvent souffrir (souvent en devant les cacher)-, afin de faciliter l'embauche et l'insertion professionnelle de ces jeunes "dys", dont l'intelligence n'est en rien affectée par la dyslexie et les troubles associés.

Outre la nécessité d'un repérage très précoce et de l'application des meilleures pratiques en vue de faciliter leur scolarisation, en milieu ordinaire ou en milieu spécialisé lorsque cela est vraiment nécessaire, d'autres participants ont également souhaité une réflexion et des recherches approfondies sur l'origine de ces troubles, qui n'est toujours pas élucidée.

La Commission européenne a lancé en 2006 un projet pluriannuel de recherche européen pour mieux comprendre l'origine de la dyslexie et de la dysphasie (Neurodys).

Outre la déclaration écrite, Mmes Panayotopoulos, Záborská et Amalia Sartori, coordinatrice du Groupe PPE DE à la commission des droits de la femme et Vice-présidente de la délégation italienne de ce groupe, avaient également posé une question orale à la Commission européenne concernant ces troubles, question à laquelle le commissaire Jan Figel a répondu lors de la session plénière en septembre dernier. Cette question orale insistait notamment sur le respect des Directives européennes concernant les non-discriminations à l'embauche et sur le lieu de travail. Durant le débat, plusieurs eurodéputés avaient également mentionné la question du soutien qui doit être apporté aux personnes "dys" au niveau de l'éducation et de la formation.


Marie PANAYOTOPOULOS MdPE : 32.2.284.54.47
ou Anne Vahl au service de presse du Groupe PPE-DE du Parlement européen : 32.475.49.33.54






mercredi 17 octobre 2007

L'amour traître

Le texte de Bob sur l’amour nous enseigne que, parfois, il vaut mieux renoncer – en l’occurrence à une relation amoureuse - que de s’accrocher coûte que coûte… La littérature nous offre foison d’exemples d’amours contrariées pour des raisons d’Etat (Bérénice de Racine) ou par nécessité morale (La Princesse de Clèves de Madame de Lafayette).Dans chacune de ces deux œuvres, l’amour ne triomphe pas à la fin mais doit être sacrifié au nom de ce qui transcende nos désirs personnels. Il s’agit pour la plupart d’histoires sublimes de renoncement, mais qu’en est-il de la douleur ressentie lors de la séparation ?

De fait , l’on peut se demander pourquoi il est si difficile d’accepter la séparation alors même qu’on la sait inéluctable voire même bénéfique. « En amour, il est plus facile de renoncer à un sentiment que de perdre une habitude », Proust dans son roman La Prisonnière décrit la relation amoureuse tortueuse entre le narrateur et son amante captive à la fois physiquement et psychiquement du premier. Mais quand finalement Albertine s’enfuit, le narrateur est pris de désespoir et part à sa recherche… Cas un peu plus extrême encore : celui de Madame de Tourvel dans les Liaisons Dangereuses, qui succombe à la lecture d’une des lettres de rupture les plus cruelles de la création littéraire, envoyée par Valmont sous la dictée de la Marquise de Merteuil :

"On s'ennuie de tout, mon Ange, c'est une loi de la Nature; ce n'est pas ma faute.
Si donc je m'ennuie aujourd'hui d'une aventure qui m'a occupé entièrement depuis quatre mortels mois, ce n'est pas ma faute.
Si, par exemple, j'ai eu juste autant d'amour que toi de vertu, et c'est sûrement beaucoup dire, il n'est pas étonnant que l'un ait fini en même temps que l'autre. Ce n'est pas ma faute.
Il suit de là, que depuis quelque temps je t'ai trompée: mais aussi, ton impitoyable tendresse m'y forçait en quelque sorte! Ce n'est pas ma faute.
Aujourd'hui, une femme que j'aime éperdument exige que je te sacrifie. Ce n'est pas ma faute.
Je sens bien que te voilà une belle occasion de crier au parjure: mais si la nature n'a accordé aux hommes que la constance, tandis qu'elle donnait aux femmes l'obstination, ce n'est pas ma faute. Crois-moi, choisis un autre amant, comme j'ai fait une autre maîtresse. Ce conseil est bon, très bon; si tu le trouves mauvais, ce n'est pas ma faute.
Adieu, mon ange, je t'ai prise avec plaisir, je te quitte sans regret: je te reviendrai peut-être. Ainsi va le monde. Ce n'est pas ma faute."
(Extrait de la lettre 141)

En effet, qui doit-on blâmer lors d’une rupture amoureuse ? C’est assurément celui qui prend la décision qui doit l’assumer à défaut d’être juste ou loyal.

mercredi 25 juillet 2007

Gare au panda-a-aaaaaa!

L'été taiwanais pointe sa langue de feu sur nos crânes bientôt chauves à force d'être rôtis par les uv... Décidons donc de rester au frais et de "geeker" un peu, voici une vidéo charmante ou vous verrez un panda défenseur de la nature corriger sévèrement un malandrin de parisien::: Avez-vous reconnu le style? Il ne s'agit pas moins des inénarrables cousins Jim et Tom...

lundi 16 juillet 2007

Coup de flash sur l'environnement en Chine!


Voilà, je fais mes premières armes dans la réalisation de films flash avec cette présentation de Panzhihua, ville minière en Chine construite dans les années soixante. Le texte en anglais a été traduit d'un texte chinois composé par Liang Zhun, une photographe chinoise travaillant à Chengdu.


Je décrète donc le mois de la flash animation ouvert sur le thème de l'environnement en Chine! Pour que vous ne soyiez pas en reste, voici des liens aux flash animations de Sabrina Bourouga : La pollution de l'air en Chine, L'eau en Chine et les Forêts de Chine.


Ces présentations diverses dressent un portrait assez alarmant de la situation écologique en Chine et c'est vrai que l'on a tendance à tirer à boulets rouges sur le géant asiatique quand l'on évoque ces questions. Sans vouloir me faire l'avocat du diable et seulement pour rétablir un peu l'équilibre, je souhaite néanmoins rappeler qu'il s'agit surtout de prévisions qui doivent justement nous amener à agir et non pas à adopter une attitude fataliste. Claude Mandil, directeur de l'Agence Internationale de l'Energie (AIE) précise dans un communiqué de l'AFP (3 mai 2007) que "par tête, la Chine est encore très loin d'émettre autant que les Etats-Unis et même que les autres pays de l'OCDE", le problème étant plutôt le fait que les émissions de gaz à effet de serre chinoises "progressent plus rapidement que prévu et que des mesures doivent ainsi être prises".


Des mesures qui devraient avant tout être politiques et émaner des gouvernements selon une étude publiée le 12 juillet 2007 par la banque HSBC (!) : en effet, 68% des 9000 des personnes interrogées estime que c'est aux gouvernements de jouer le rôle principal. Cette étude révèle surtout que les chinois seraient plus préoccupés que les Européns par le réchauffement climatique... 60% des personnes interrogées en Chine, en Inde, au Mexique et au Brésil s'inquiètent des changements climatiques, contre seulement 22% au Royaume-Uni et 26% en Allemagne! Malgré un engagement très fort dans les luttes environnementales, les français sont aussi les plus pessimistes quand à l'efficacité de ces actions.

mercredi 4 juillet 2007

Eloge de l’ennui


« Soit un peu plus active, bouge ! », « ne reste pas là à ne rien faire » ; « rends-toi utile »… Combien de fois ai-je bien pu entendre ces injonctions dans la bouche de ma mère au temps où, adolescente, la moindre altération de mon univers familier suffisait à me plonger dans une rêverie, certes improductive, mais tellement plaisante… Lorsque j’étais enfant, les rangements saisonniers de notre chambre sous la baguette autoritaire de ma mère duraient des heures ; non seulement à cause du grand désordre accumulé durant ces mois de paresse mais aussi parce que chaque jouet, chaque livre retrouvé dans des endroits inattendus faisait naître entre mon frère et moi des discussions animées voire même des bagarres ou alors une méditation profonde sur les nouvelles perspectives ouvertes par ces objets que l’on croyait perdus à jamais ou dont on avait simplement oublié l’existence.

De fait, mon éducation se partage entre l’influence de ma mère, lève-tôt super active, ayant élevé deux enfants seule et pour ce faire, menant le foyer à la baguette (ma meilleure amie l’avait surnommée « le dragon Lily ») ; et celle de mon père, lève-tôt et couche-tard (avec une sieste dans le milieu), rêveur invétéré, vétéran des projets boiteux et aventureux. La première ne supporte pas de ne rien faire – maintenant qu’elle ne travaille plus, elle jardine furieusement, c’est-à-dire qu’elle fait des trous dans son jardin - ; le second vit assez bien son inactivité, tant qu’il a son quota de dents à arracher (mon père est dentiste) pour pouvoir mieux s’occuper de son temps libre.

J’ai ainsi appris de ma mère qu’il faut utiliser son temps à bon escient tandis que j’ai pris modèle sur mon père pour chérir mes moments d’oisiveté. Li-Chun, dans son article
Free Time, nous rappelle combien parfois nous pouvons être désemparés quand nous nous trouvons soudain sans rien faire, nous voilà avec plein de temps devant nous, pour nous, et l’on n’a rien envie de faire : le nouveau polar de l’été nous tombe des mains, les ourlets des pantalons vont encore attendre un peu et en même temps, l’on ne peut s’empêcher de tourner en rond comme un cafard dans un évier bouché : on s’ennuie, on s’emmerde.

Ca ne fait rien vous dirais-je, au contraire ! Ennuyons-nous ! Tournons-nous les pouces puisque nous n’avons pas d’obligation particulière et que ce temps libre nous appartient… En outre, j’aime parfois n’avoir rien à faire et m’ennuyer car c’est sûrement un des seuls moments où je sens littéralement le temps passer. « Compter les heures », « regarder le temps passer », on ne mesure jamais mieux le temps que lorsqu’on attend, lorsqu’on s’ennuie. Evidemment, avec parcimonie sinon l’on risque de vieillir trop vite !!
Ca vous plairait de découvrir d’autres points de vue sur un sujet similaire ? Jetez un coup d’œil au nouveau focus de l’été sur
eRenlai, intitulé « le Temps et Moi ».

vendredi 18 mai 2007

En avant pour Kaoshiung!


Cela fait bien longtemps que je n’ai rien posté sur ce blog… Ca n’est sûrement pas une excuse mais j’ai été occupée dernièrement par la préparation de la conférence organisée par l’Institut Ricci à Kaoshiung, grande ville au Sud de Taiwan (voir article de Wikipedia).
Comment ? Vous n’êtes pas au courant ? Bon je fais un petit rappel pour ceux qui ne cliquent toujours pas sur les liens que je propose – les liens, c’est pas pour les chiens !

Au début du mois de Mai, eRenlai et le magazine Renlai ont décerné à 10 personnes les « Taiwan Life Sustainability Awards ». Ces prix récompensent l’action de ces 10 contributeurs à une « vie durable » à Taiwan et ils seront remis lors d’une cérémonie prévue en ouverture de la Conférence Internationale sur le Développement Durable et la Diversité Culturelle (25-26 Mai à Kaoshiung, Taiwan). D’ailleurs, le Focus du site propose 10 animations flash pour les présenter.

Ahh, est-ce plus clair maintenant ?

L’idée de la conférence est de traiter ce sujet à travers le prisme d’un dialogue Taiwan-Europe ; parmi les invités sont notamment attendus Joëlle Garriaud-Maylam, sénatrice, Michel Camdessus, l’ancien directeur du FMI et Jean-Claude Poimboeuf, le directeur de l’Institut Français à Taipei. Du côté taiwanais, vont intervenir Wu Jinfa吳錦發, vice-ministre chargé des Affaires Culturelles et Chen Youxiu陳郁秀, secrétaire général de l’Association Nationale Taiwanaise pour la Culture ainsi que Pinglu平路 (littéralement « Route Plate »), une écrivain taiwanaise. En bonus: la présence de Enele S Sopoaga, ambassadeur de Tuvalu (un micro-pays du Pacifique).

Pour plus de détails, vous pouvez visiter cette page (en chinois).

Pour ma part, je suis assez « extatique » (comme dirait mon pote Darren) de m’y rendre car j’y vais pour filmer les participants, les interviewer etc… En plus, je vais prendre le Taiwan High Speed Rail -le TGV taiwanais- pour la première fois ! (Je sais qu’il n’y a pas tant de quoi s’exciter, j’ai déjà pris le TGV des dizaines de fois en France…disons que j’ai été gagnée par l’enthousiasme ambiant).

En attendant de nouvelles aventures, portez-vous bien !

lundi 23 avril 2007

Les élections françaises vues de Taiwan.


A Taiwan, les médias ont relativement peu parlé des élections présidentielles. Je relève néanmoins quelques éléments intéressants dont un relatif au fait que l’un des deux candidats au second tour des élections soit une femme (je précise qu’il s’agit de Ségolène Royal, au cas où un des lecteurs de ce blog tomberait par hasard sur cet article après avoir vécu pendant quinze ans élevé par une famille ourse dans une forêt canadienne). La féminisation de la politique internationale semble susciter des interrogations et surtout des espoirs parmi quelques membres de l’électorat taiwanais mais aussi parmi les politicien(ne)s taiwanais(e)s.

Le China Post Online (la version Internet d’un des principaux quotidiens en anglais du pays) titre son édito du jour « Taiwan needs a woman president: Annette Lu » ; de même, quelques mois plus tôt, cet article de Kailing Wang sur le site d’eRenlai, A Woman for President!, nous explique quels seraient les avantages pour Taiwan d’avoir une femme président.

Plus anecdotique, mes sondages personnels des intentions de vote des Français habitant à Taiwan ont donné François Bayrou et Ségolène Royal favoris (je rappelle que l’on ne peut pas voter directement de Taiwan car il n’y a pas d’ambassade, les plus désargentés ou les plus occupés peuvent faire une procuration de vote, les plus fortunés peuvent se rendre en Corée du sud…). En vérité, je n’ai interrogé que huit français, peut-être pas les plus représentatifs, mais les résultats étaient ainsi : 4 pour Royal, 3 pour Bayrou et 1 ne sait pas… Cela a surpris une amie taiwanaise qui aurait cru les Français expatriés à Taiwan davantage à Droite…

lundi 9 avril 2007

Quel est votre modèle féminin ?


(Peinture de Pan Yu Liang)

L’autre jour, en classe, la prof de chinois nous a demandé si nous avions un modèle féminin et de qui il s’agissait… A l’exception de l’unique garçon présent en classe (j’ai d’ailleurs l’impression qu’il se sent parfois grandement exclu, seul entouré de quatre représentantes de la gent féminine… que dis-je ! Ne vous y trompez pas, c’est en fait un peu le chouchou de ces dames…) Nous nous sommes creusé la tête un court moment et nous avons toutes donné des réponses assez diverses : ça allait de Lady Di à Yinqi (une femme d’affaires taiwanaise, responsable du développement du TGV à Taiwan). Pour ma part, je ne sais pas quelle mouche m’a piquée, mais le premier nom à me venir en tête fut celui de Blanche de Castille ! Non pas que je m’identifie à une reine française du Moyen Age (Blanche de Castille est la mère de Louis IX, elle a aussi la réputation d’être une femme à poigne) ; je pense surtout que nos réponses sont représentatives d’une vision plus moderne de la femme : consciemment ou inconsciemment (comme dans mon cas) nous avons tout de suite associé l’idée d’un modèle féminin à celui de l’image d’une femme forte, possédant aussi un
rôle politique assez important.

Il serait faux de dire que la femme taiwanaise est encore accablée par le poids des valeurs confucéennes : traditionnellement, la place de la femme chinoise est limitée à trois rôles qui déterminent également sa place et sa marge de manœuvre au sein de la société. Lorsqu’elle est fille, elle doit obéir à son père, après s’être mariée, c’est à son mari qu’elle doit rendre ses comptes, enfin, quand ce dernier disparaît, c’est au fils qu’elle doit se soumettre. Ce principe connu comme celui des « Trois Obéissances » n’a heureusement plus tellement cours de nos jours à Taiwan. Néanmoins, le fond de cette pensée transparaît encore de manière plus insidieuse notamment au travers de l’éducation par exemple ou de questions portant sur le
mariage et même la cigarette !

Ma famille taiwanaise réunit à elle seule les deux extrêmes de modèles féminins taiwanais que j’ai pu rencontrer ici ; d’une part, ma tante : une ancienne chanteuse de cabaret, sans enfant, vivant en concubinage avec mon oncle et fumeuse par-dessus le marché ! D’autre part, ma cousine, belle liane asiatique aux cheveux soyeux et à la peau de lait, assez timide et secrète, sans aspiration notoire sinon de travailler pour gagner de l’argent…pour faire du shopping !

Suggestions du Jour
New Models for Asian Women? By Li-chun Lee
A Woman for President! By Kailing Wang

mardi 27 mars 2007

Losheng


Je copie ici un mail que j'ai reçu récemment à propos d'un lieu à Taiwan: Losheng.

Bonjour à tous,

je ne suis pas un adepte des mails politiques, mais je me permets de vous embêter trente secondes pour vous informer d'une situation préoccupante.

LoSheng est un sanatorium à proximité de Taipei, où depuis plus de cinquante ans vivent les malades de la lèpre de Taiwan. Pour la plupart des résidents, ils ont habité presque toute leur vie sur ce petit bout de colline qu'ils ont su rendre plus "humain", et ce malgré leur isolation de la société et le mépris indifférent des pouvoirs publics.

Pour des raisons d'aménagement urbain (construction d'une nouvelle ligne de métro), les autorités taiwanaises ont décidé de raser ce sanatorium. Le projet urbain initialement adopté, qui conservait 90% du site, a soudainement été remplacé, et les habitants de LoSheng ont été prévenus il y a seulement deux semaines, sans consultation préalable, que les travaux de démolition commenceraient le 16 avril. Il y a certes un projet de relogement pour ces lépreux, mais cette "solution" est absolument inacceptable pour des personnes handicapées, âgées pour la plupart (la lèpre étant, heureusement, une maladie qui ne se propage plus à Taiwan), et qui n'ont aucun repère dans le monde à part ce petit bout de colline qui constitue l'unique horizon de leur existence.

Les changements brutaux dans les plans d'urbanisme, ainsi que l'absence totale de discussions ou de débats témoigne du manque totale de considération de la part du gouvernement taïwanais envers ces personnes malades et handicapées. Cette situation est inacceptable et seule une mobilisation de tous peut encore faire obstacle au fatal enchaînement des évènements.

Vous allez me dire : c'est bien beau tout ça mais qu'est-ce qu'on peut faire ?

1/ Tout d'abord, si vous le souhaitez, vous pouvez vous informer et vérifier par vous-même que je ne vous roule pas dans la farine. Il existe de nombreux sites internet qui expliquent la situation du sanatorium de LoSheng, en voici deux :
en anglais http://www.pcschool.idv.tw/savelosheng/
et en français http://lepatrimoinelosheng.blogspot.com/

2/ Ensuite, si vous souhaitez agir, vous pouvez vous rendre sur ce site : http://www.pcschool.idv.tw/loshengunity/
Il s'agit d'une forme de pétition photographique internationale : vous imprimez l'une des deux affiches de défense de Losheng (je les ai rajoutées en pièce jointe), et vous vous prenez en photo avec. Ensuite, vous envoyez la photo à l'adresse suivante : anarchistem@gmail.com

(ne vous inquiétez pas, il ne s'agit pas d'une pétition de soutien aux anarchistes taiwanais mais bien à des personnes âgées, malades, et totalement méprisées par les pouvoirs publics).

3/ Enfin, et surtout devrais-je dire, vous pouvez faire circuler l'information autour de vous. Rien ne vous interdit d'arrêter les passants dans la rue, de leur expliquer la situation à LoSheng et de les prendre en photo avec une petite affichette... Rien ne vous interdit non plus d'avertir les médias, les pouvoirs publics, ou les associations de sauvegarde des droits de l'homme... Mais si vous êtes un peu flemmard, ou bien pressé, vous pouvez tout simplement faire circuler ce mail autour de vous, ce qui est un moyen extrêmement simple et rapide de faire une bonne action. Nous tentons de réunir 10000 photos avant de soumettre la pétition aux pouvoirs publics. On en est, aujourd'hui 22 mars, à mille et quelques...


Merci de votre aide.
Benoît Bouquin

Liens
http://www.pcschool.idv.tw/savelosheng/ (anglais)
http://lepatrimoinelosheng.blogspot.com/ (français)
La lèpre dans la tradition bouddhiste
d'Elise Anne deVido (en anglais)

mardi 20 mars 2007

Menu chinois pour une maman chinoise


Aujourd’hui, je compose un message spécial pour ma mère, pour l’aider à naviguer sur le site de eRenlai en chinois. Il va de soi que vous êtes également tous invités à cliquer ! Pourquoi pas aussi faire un tour sur la version chinoise de eRenlai…

Maman, laisse-moi d’abord te dire que je suis très touchée par tes efforts : quelle agréable surprise d’apprendre que non seulement tu lis mon blog en français, et qu’en plus, tu visites aussi le site pour lequel je travaille maintenant… Après m’avoir nourrie à la becquée pendant vingt ans, c’est à moi de te concocter des petits plats : voilà de la nourriture pour tes beaux yeux… En entrée, je te propose une petite virée en Italie,
Tu connais bien les « fourmis qui montent aux arbres », et bien nous allons faire de même et d’abord remonter la botte, du Sud de l’Italie vers le Nord
En plat de résistance, il te faudra mordre dans la Déclaration du Droit au Développement Durable !
Enfin, en dessert, je te propose une balade digestive sur l’air des « Iles vagabondes » de Wang Li…

J’espère que le menu du jour t’aura plu, chère Maman… (Ton gratin d’épinards me manque beaucoup !)

Suggestions du Jour pour un Menu en chinois
Purple 的 我的餐桌在南義北義的美味人生
李禮君的永續發展宣言
王麗的飄泊之歌

mercredi 14 mars 2007

Mon père m'a raconté...



Quand j’étais petite, mon père me racontait beaucoup d’histoires sur son enfance et sa jeunesse en Asie du Sud-Est et plus particulièrement au Cambodge. Mon père en effet est un « huaqiao 華僑 », c’est-à-dire un chinois né au Cambodge. Tous ses souvenirs d’enfance, souvent un peu déformés par le filtre du temps, ont contribué par leur exotisme à créer un Cambodge imaginaire que j’ai redécouvert quand je m’y suis rendue pour la première fois il y a cinq ans…


Je ne vais pas faire le récit ici de mon voyage, cela sera (peut-être) l’objet d’un autre billet sur le blog ; en fait, l’article d’aujourd’hui se place dans la continuité de l’article précédent sur ces propos entendus dans mon enfance qui ressurgissent au hasard d’une conversation ou, comme c’est le cas ici, d’une lecture.


Mais connaissez-vous d’abord le Tonlé Sap ? Ce fleuve unique au monde a la particularité de couler dans les deux sens : vers l’aval pendant six mois puis l’autre moitié de l’année vers l’amont !


« Le Tonlé Sap (ce qui signifie en khmer « grande rivière d'eau douce », mais qu'on traduit plus fréquemment par « grand lac ») est un système hydrologique combinant lac et rivière, d'une importance capitale pour le Cambodge. Le lac est le plus grand lac d'eau douce d'Asie du Sud-Est et un site de première importance du point de vue écologique, reconnu en tant que biosphère UNESCO en 1997. Il se situe non loin du site historique d'Angkor Vat. La rivière relie le lac au Mékong, fleuve qu'elle rejoint à Phnom Penh, la capitale du pays. » (Présentation empruntée à Wikipédia)


L’importance du Tonle Sap est aussi économique car il s’agit (s’agissait) du lac le plus poissonneux du monde : mon père me racontait ainsi que lorsqu’il était petit, il y avait tellement de poissons qu’on n’avait pas besoin d’appât pour pêcher, il suffisait de plonger l’hameçon dans l’eau pour ramener une proie de la taille d’un bras (de petit garçon je suppose…).


L’article Downstream Countries de Moeun Nhean porte sur la baisse du niveau de l’eau dans le Mékong et le Tonle Sap et sur les conséquences que cela engendre pour ceux qui vivent de ces eaux. Les pays touchés par la décrue sont essentiellement le Vietnam et le Cambodge situés en aval (« downstream » en anglais). On parle assez peu de ce sujet en général, je vous invite ainsi à lire l’article accompagné de très belles photos sur eRenlai.



Suggestions du Jour

Downstream Countries par Moeun Nhean.
Conservation awareness
par Prabha Gautam (Sur le développement durable au Népal)

vendredi 9 mars 2007

Mon père a dit....


Enfant, j’aimais me glisser auprès des adultes et écouter leurs conversations. Cela me fascinait, la manière dont certains s’emportaient ou s’exprimaient sur des sujets dont je ne comprenais pas vraiment l’ampleur mais qui me paraissaient tout de même importants car discutés par des adultes. Je me souviens aussi que je prenais tout pour comptant : lorsque l’on est enfant, la vérité sort de la bouche des grands…

Plus tard, j’ai fait moi-même l’expérience de ces conversations à bâtons rompus, où l’on parle de tout et de rien, où l’on développe aussi l’art de parler pour ne rien dire et de parler de ce que l’on ne sait pas (notamment des livres que l’on n’a pas lus1).

Je veux parler ici d’une phrase que j’ai entendue dans la bouche de mon père et qui m’a considérablement marquée car elle me revient parfois à l’esprit. Récemment, nous discutions entre amis des effets du développement économique en Chine et dans le monde : notre point de départ étaient les flashs animations de Sabrina sur l’air, l’eau et les forêts en Chine ainsi qu’un article publié sur Spiegel Online (China's Poison for the Planet 2 Février 2007). Soudain, je me suis souvenue d’avoir entendu un jour mon père dire : « En fait, Mao était un écolo, il a retardé de trente ans le développement économique de la Chine et donc aussi la pollution planétaire que cela engendre… »

Outre le cynisme et le mauvais goût de la plaisanterie, le point de vue reflète aussi l’opinion assez partagée que le développement économique s’accompagne forcément du saccage de la nature (cela ne va sûrement pas rehausser l’éclat de ces propos, mais je me dois d’ajouter que mon père est toujours sobre, c’est d’ailleurs le seul pilier de bar que je connaisse à ne commander que du coca ou du sarsi –le coca chinois-). Depuis l’époque de cette phrase, les mentalités ont changé, les gouvernements aussi. Tout du moins dans les pays qui se sont développés plus tôt. Néanmoins, l’idée d’un développement durable essentiel et non pas seulement accessoire doit continuer à faire son chemin, aussi bien au niveau individuel qu’au niveau national et mondial.

Suggestions du Jour
Climate Change: a Call for World Governance et China's Environmental Challenge
par
Benoit Vermander.

1A ce propos, un psychanalyste, Pierre Bayard, a sorti un livre Comment parler des livres que l’on n’a pas lus, mais je ne peux pas en dire plus…car je ne l’ai pas lu !


lundi 5 mars 2007

La Chine entre 1979 et 1981


Dès que j’ai vu les photos de Yves Nalet sur la Chine entre 1979 et 1981, j’ai immédiatement pensé à mon oncle et à ma tante qui ont vécu en Chine durant exactement la même période ! Ils travaillaient en tant que profs de français dans le centre de langues de l’Université de Tianjin et ils gardent un souvenir inoubliable de cette époque. Je me permets de reproduire ici leur commentaire à propos d’une photo en particulier :

« La photo du parking de bicyclettes nous a rappelé notre première séance au cinéma : on se demandait pourquoi les gens se levaient et sortaient précipitamment avant la fin du film. On a
vite compris…après avoir mis 3 heures à récupérer nos vélos ! »

Selon eux, les photos d’Yves Nalet sont un témoignage d’un temps révolu mais qu’ils ont été contents d’avoir connu.


Suggestions du Jour
China, 1979-1981, photos par Yves Nalet


mardi 27 février 2007

"We" generation!!!



J’adore ma cousine taiwanaise, nous avons le même âge, à quelques mois près, et nous nous entendons bien mais je dois avouer qu’à l’exception de la parenté sanguine, nous n’avons pas grand-chose en commun. En fait, nous nous voyons surtout pour manger et regarder la télévision ensemble. Les premiers mois de mon arrivée à Taiwan, je lui ai bien proposé à plusieurs reprises d’aller voir une expo, de se balader ou d’aller prendre un verre avec des amis ; mais elle a toujours très poliment décliné mes invitations, me répondant que ça ne l’intéresse pas. Même prendre un pot lui semble être le summum de l’ennui… Désespérée, je lui ai demandé ce qu’elle aime faire dans la vie, la réponse a été cinglante : regarder la télévision et voyager. Ne baissant pas les bras, je lui propose alors d’aller au cinéma mais selon elle, cela ne vaut pas la peine, les mêmes films passent à la télé ! Quant aux voyages, elle va régulièrement au Japon, mais je crois que c’est à peu près tout…

Sans parler des sujets politiques, historiques ou même de l’actualité, ma cousine semble afficher un désintérêt profond pour tout ce qui dépasse la sphère du travail et de la famille. De quoi parle-t-elle avec ses amis ? Je l’ignore, en tout cas, quand nous sommes ensemble c’est toujours moi qui pose les questions et j’ai arrêté très vite car je ne suis pas là pour extorquer des aveux.

Je ne veux pas faire mauvaise presse aux jeunes Taiwanais, ma cousine n’est certainement pas représentative de toute la jeunesse de Taiwan. Elle me rappelle néanmoins d’autres taiwanais(es) que j’ai rencontré(es) et qui m’ont paru d’une timidité maladive ainsi que, dans l’ensemble, peu enclins à évoquer des sujets brûlants ou polémiques. Où est passée la « We generation » (génération « Nous ») décrite par le magazine Newsweek l’an dernier ? La « We generation » se compose d’une partie de la jeunesse asiatique active dans la sphère publique : s’investissant dans des actions humanitaires et dans des projets de développement durable par exemple; elle s’oppose ainsi à la « Me generation », caractérisant souvent une partie de la nouvelle jeunesse chinoise sacrifiant tout à la réussite personnelle et à l’argent… Un revirement semble ainsi s’opérer au sein de la jeunesse étudiante notamment !

Suggestions du Jour
Internet and Asia’s “We” generation by Li-chun Lee (June), editor.
Asian Children are bored… by Kailing Wang, editor.
Encounter at Shanghai International University by
Benoit Vermander, chief editor.


vendredi 23 février 2007

“Y’a plus de saisons!”


Et oui pépère, tous les ans c’est à peu près la même rengaine. Il y a quelques années, on attribuait le bouleversement climatique à « El Nino » (sisi, je l’ai entendu plusieurs fois !) et maintenant, à force d’entendre les mêmes remarques météorologiques, devenues des truismes, on ne se soucie même plus de savoir pourquoi il neige en été !

D’ailleurs, Flaubert a aussi épinglé dans son Dictionnaire des idées reçues l’invariabilité de ces propos sur le temps qu’il fait :

« AIR : Toujours se méfier des courants d'air. Invariablement le fond de l'air est en contradiction avec la température ; si elle est chaude, il est froid, et l'inverse. »

De même, je pensais que se plaindre du climat (il fait trop chaud, il fait trop froid, trop gris… trop tout !) était une activité proprement parisienne mais Taipei dont l’hiver est rythmé par la venue des courants froids ou « coldstream » en anglais (寒流han liu en chinois) et l’été par celles des typhons (颱風 taifeng), est également propice au jeu des devinettes météorologiques : « pleuvra ? Pleuvra pas ? Viendra ? Viendra pas ? (en parlant des « coldstream » ainsi que des typhons).

Ce souci universel de connaître le temps qu’il fera est peut-être en fait l’indice le plus saillant de notre rapport à la nature ; habitants des villes et du monde développé en général, nous ne n’observons certes plus tellement les étoiles pour nous diriger dans la nuit ou savoir si le jour suivant sera ensoleillé ou non. En revanche, nous avons encore besoin de prévoir s’il nous faut prendre un parapluie en sortant au cas où…(En fait à Taipei, la question se pose plutôt dans l’autre sens : « est-ce que je peux me passer de parapluie-ombrelle aujourd’hui ? » car s’il ne pleut pas, il fait un soleil de plomb à faire pousser les cheveux à un chauve).

Suggestions du Jour
Benoit Vermander.
Climate Change: a Call for World Governance

Climate Change: The IPCC Experts Report (résumé)
http://www.erenlai.com/index.php?aid=637&lan=3

mercredi 21 février 2007

Taipei


Cela fait presque deux ans que je vis à Taipei. J’aimerais tout d’abord présenter cette ville de façon sommaire, surtout pour mes chers amis qui confondent encore Taiwan et la Thailande ! (Mais enfin, vous n’avez jamais joué avec des GI Joe« Made In Taiwan » !? Il est vrai que ce label tend à être remplacé par « Made in China »…).

Pour aller vite sur les données techniques, je conseille de se référer à l’article « Taiwan » de Wikipédia. Je veux surtout ici vous donner mes impressions personnelles, vues de l’intérieur de la jungle urbaine !

En fait de jungle, Taipei m’a d’abord fait l’effet d’une cuvette verte asphyxiée par le soleil et la fumée des scooters, je ne m’étends pas sur le nombre de deux roues présents dans la ville ; je crois qu’il y a environ deux scooters pour trois habitants (hommes, femmes, enfants, vieillards confondus …). D’ailleurs, ma famille taiwanaise composée de quatre membres totalise déjà à elle seule trois engins ! Taipei est donc une ville où, malgré la densité de la circulation, il faut se déplacer vite, on peut prendre son temps mais en cadence ! Je crois que sur ce point ma famille détient le record : elle consacre une moyenne de 15-20 minutes pour chacun des repas. Ah le rythme de Taipei ! En même temps on s’y fait, et on est aussi parfois bien obligé de ralentir, surtout quand on remonte Roosevelt Road sous un soleil de plomb…

L’autre particularité de Taipei est son aspect un peu provincial : on connaît ses voisins ! Les commerçants du quartier vous saluent (et quelle surprise, ils vous offrent même des bonus comme une botte de coriandre, un peu moisie certes, mais c’est déjà ça…) ; de même, les gens tapent facilement la discute : on fait ainsi facilement des rencontres de toutes sortes, brèves, durables, mémorables…

Suggestions du Jour

Flash animations par Claire Shen, editor.

Rythmic Taipei
http://www.erenlai.com/index.php?aid=303&lan=3

Meeting Taipei
http://www.erenlai.com/index.php?aid=202&lan=3

Année du cochon, année du développement durable !


Lorsqu’ils sont petits, tous les animaux sont mignons. Le petit tigre comme le petit lapin, le petit cochon comme le petit dragon (si quelqu’un a déjà vu un petit dragon)… Plus grands, il faut avouer que certains animaux nous apparaissent plus spontanément attirants que d’autres. Le tigre gagne en majesté, le cheval en élégance, le lapin en vivacité… Le cochon gagne surtout en poids. Quand j’étais enfant en France, dans ma culture comme dans celle de nombreux pays, le cochon était toujours associé à des comparaisons peu flatteuses : « ne mange pas comme un cochon »... « avoir un caractère de cochon »… « sale comme un cochon »… « être gras comme un cochon »…. Le cochon était associé à des plaisanteries d’un goût douteux. On parlait de cochons si gras, dont la peau était tellement bien tendue que lorsqu’ils fermaient les yeux ils émettaient automatiquement un pet...

Et pourtant, toutes les cultures qui apprécient la viande de cochon apprécient aussi les grandes qualités pratiques de l’animal : voilà une bête qui ne gaspille rien, qui recycle tous nos déchets, et qui donne ainsi généreusement une viande bien nourrissante tandis que les hommes ne se montrent guère généreux avec lui. Le cochon devient le symbole de l’épargne, du capital qui fructifie naturellement : dès l’enfance nous sommes habitués à mettre nos économies dans des tirelires en forme de porcelets… Le cochon n’est peut-être pas très aimable, mais il est utile, il fait tout fructifier, il est la sauvegarde des gens pauvres, de tous ceux qui ont besoin de ne gaspiller aucune de leurs maigres ressources.

Peut-être au fond le cochon nous incite-t-il à l’humilité, à regarder différemment les vertus dont nous avons aujourd’hui le plus besoin. A l’heure où Taiwan rencontre tant de difficultés, où nous cherchons tous quel est le modèle économique et social qui assurera notre avenir, le cochon n’a-t-il pas beaucoup à nous apprendre ? Le cochon est peut-être le symbole même du développement durable auquel nous aspirons. Il consomme moins de ressources qu’il n’en produit. Il ne gâche rien, il recycle tout, il nous incite à l’épargne…. Les « tigres » et les « dragons » économiques ne conviennent plus à notre époque : nous craignons désormais les effets pervers de la consommation ostentatoire, les gaspillages d’énergie, la croissance effrénée, nous voulons une croissance plus adaptée à la limitation de nos ressources, une croissance qui assure l’avenir des générations qui viennent après nous. De ce point de vue, la modestie des trois petits cochons qui bâtissent leur maison et y prennent refuge s’avère bien plus sage que la frénésie du grand méchant loup qui veut croître et grandir en détruisant et dévorant tout sur son passage ! En fin de compte, le modèle de croissance prédatrice incarné par le grand méchant loup n’est pas « soutenable », et le développement symbolisé par les trois petits cochons, est plus durable parce que plus modeste et plus solidaire…

L’avenir de Taiwan dépend de sa capacité à devenir un modèle de développement durable. Dans les années soixante et soixante-dix, Taiwan a donné l’exemple d’un décollage économique réussi. Dans les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix , il a donné l’exemple de la démocratisation en monde chinois et en Extrême-Orient. Il lui revient désormais de créer le modèle d’un développement durable asiatique, qui prenne en compte les dangers induits par le réchauffement climatique ou par la limitation des ressources énergétiques. Nous rappelant l’exemple donné par l’unité des trois petits cochons face au danger apporté par le grand méchant loup, nous nous rappelons aussi qu’il n’y a pas de développement durable sans société solidaire. Oui, vraiment, l’année du cochon est une excellente occasion pour méditer les vertus et la stratégie qui doivent être les nôtres aujourd’hui !

(Texte de Benoît Vermander, rédacteur en chef de eRenlai)

Bonjour


Bonjour, je m’appelle Cerise et j’habite actuellement à Taipei. Au mois de février 2007, j’ai commencé un nouveau job en tant qu’animatrice de réseau du site internet eRenlai.

Ce site a été mis en ligne à la fin de l’année 2006, il a pour vocation d'offrir une plateforme d'échanges et de communications notamment aux personnes se trouvant dans diverses parties de Taiwan, de la Chine, de l'Asie et du monde en général! Le but est d'une part de créer une communauté virtuelle de personnes qui puissent échanger leur savoir-faire notamment dans le domaine humanitaire et le domaine du développement durable (reportages et interviews d'assos ou de personnes qui ont monté un projet humanitaire). D'autre part, le site offre aussi une base de données, d'articles de réflexion plus théorique sur des thèmes tels que le réchauffement de la planète par exemple, ce qui peut également constituer une bonne source de documentation.

Le but de ce blog est principalement de faire découvrir et de partager le contenu de eRenlai car son référencement sur le web n’est pas automatique (le site a été conçu avec « Adobe flash »). J’espère ainsi vous donner envie de visiter le site et peut-être même d’y contribuer !

eRenlai est disponible en chinois traditionnel et en chinois simplifié ainsi qu’en anglais !